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"Ceci n'est pas un article sur Magritte"

Magritte « La trahison des images »

Exposition au Centre Pompidou Paris du 21/09/16 au 23/01/17.

Magritte - Ceci n'est pas une pipe

"Un objet rencontre son image, un objet rencontre son nom. Il arrive que l'image et le nom de cet objet se rencontrent", écrit René Magritte dans le court traité sur Les mots et les images publié en décembre 1929 dans le douzième numéro de La Révolution surréaliste, article illustré de croquis dans lequel il décline les modalités possibles des relations entre les mots et les images.

Car c'est bien là l'enjeu pour Magritte : non pas tant atteindre cette "beauté convulsive" si recherchée par les Surréalistes, quelque chose de "beau comme la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre sur une table de dissection" comme l'écrit Lautréamont dans Les Chants de Maldoror, mais de questionner méthodiquement, à l'appui de la logique et de la linguistique, les relations entre le monde des objets (le réel), le monde des mots (le langage) et le monde des représentations (l'art).


À distance de l'illusionnisme classique – dont le fil conducteur de l'exposition nous rappelle, dès l'Antiquité, combien l'image fut condamnée en tant qu'imitation du monde visible et parce qu'elle était investie du pouvoir de nous tromper sur la réalité de ce que nous percevons – Magritte entreprend de résoudre le problème de la relation entre les mots, les choses et les images, selon une approche rationnelle, par la séparation des trois univers ou, quelquefois, selon une approche poétique par leur conjonction : Ceci n'est pas une pipe car c'est l'image d'une pipe, d'où le titre de la Trahison des images donné au tableau éponyme de 1929 dont l'exposition tire son nom et son thème ; ou cet autre tableau de 1936 intitulé La Clairvoyance, dans lequel l'artiste-voyant peint un oiseau en regardant un œuf, inscrivant à la fois la raison et l'imagination dans l'évolution biologique et dans le temps du monde. Et il le fait en détournant les motifs illusionnistes des maîtres anciens – les fenêtres, les miroirs, les rideaux, les fruits des natures mortes, les tableaux dans le tableau, les ombres et les corps des femmes – en autant de paradoxes logiques fondés sur le déplacement ou la substitution : l'eau dans un verre posé sur un parapluie (Les Vacances de Hegel, 1958) ou l'ombre d'un oiseau projeté sur le mur par le corps d'une femme nue (Le Principe d'Incertitude,1944).


Ainsi pour Magritte, peindre n'est pas tant reproduire le monde visible (ce dont on a souvent accusé la peinture depuis Platon) qu'exercer une action de la pensée sur les mécanismes mêmes de cette visibilité, d'en démonter les ressorts, d'en mettre à plat le langage ; l'ambition du peintre étant alors de produire de l'énigme, de l'enchantement et, spécifiquement pour Magritte, de nous faire prendre conscience de toute l'étrangeté du monde supposé ordinaire qui nous entoure, comme du pouvoir créateur de nos processus de perception (et non de leurs seules limitations).



L’œuvre de Magritte : quel SENS pour nos organisations ?


Magritte nous engage à porter un regard nouveau sur ce qui nous semble familier et, en cela, la redécouverte de son oeuvre peut donner quelques idées aux décideurs : par exemple, de travailler à mieux articuler raison et imagination dans le champ contraint de l'entreprise, à faire bifurquer les habitudes et les perceptions, à élargir le champ des possibles et à sortir d'une logique normée pour libérer une dynamique de réinvention.


Autant de préoccupations qui parlent à SENZEÔ ART et qui recoupent l'équation de son format GAGE (le Génie de l'Art associé au Génie de l'Entreprise), un changement d'approche qui se propose de réinvestir la réalité économique de l'entreprise (la rentabilité, l'efficacité, la maîtrise du quantifiable) par de nouveaux paradigmes : la requalification des ressources, la libération des énergies créatrices, l'unification de l'identité, l'actualisation du pourquoi de l'entreprise, autrement dit la production de sens.

En parallèle aux recherches de Magritte, l'enjeu pour SENZEÔ ART, c'est d'aider l'entreprise à redéployer en son sein les interactions entre la production d'objets (les produits ou les services qu'elle propose), la production de récits (la communication et la dimension sociétale), et la production d'images (la raison culturelle et la part immatérielle de ses ressources). C'est de penser l'entreprise, non plus dans sa seule fonctionnalité comme un lieu unidimensionnel, mais dans sa globalité en tant qu'organisme vivant et évolutif.

Historien d'art - Sémiologue

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